Il y a un peu plus d’un an, le Bureau de la responsabilité sociale et de l’engagement communautaire (RSEC) de la Faculté de médecine et des sciences de la santé (FMSS) accueillait son nouveau directeur, Baijayanta Mukhopadhyay, MDCM, ainsi que sa nouvelle directrice associée, Seeta Ramdass. Tous deux ont une grande expérience de l’engagement et de la santé communautaires et ont tâché de sonder les membres de la FMSS ainsi que la collectivité que nous servons. Nous avons discuté avec eux récemment pour prendre de leurs nouvelles et connaître leurs projets pour l’année à venir.
Quels sont les points saillants de votre première année au Bureau RSEC?
Baijayanta Mukhopadhyay (BM) : Cette annĂ©e a Ă©tĂ© l’occasion de faire connaissance avec les membres de l’équipe, de comprendre le contexte dans lequel nous travaillons et de trouver nos repères. La FacultĂ© compte dĂ©jĂ beaucoup de belles initiatives reliĂ©es Ă la responsabilitĂ© sociale et Ă l’engagement communautaire qui naissent et Ă©voluent organiquement, et nous ne voulons pas tout centraliser et contrĂ´ler. Il est tout de mĂŞme important d’amĂ©liorer la communication et la coordination, de manière Ă orienter nos efforts de collaboration lĂ oĂą ils seront utiles et pour simplement apprendre Ă mieux se connaĂ®tre tout en nous informant du travail qui se fait ailleurs Ă la FMSS.Ěý
Nous avons Ă©galement dĂ©veloppĂ© les liens avec nos patients partenaires et les groupes communautaires que nous servons Ă la FMSS dans le cadre de nos missions de formation, de recherche et de soins cliniques. Il est absolument essentiel, pour Seeta comme pour moi, que ces relations soient bilatĂ©rales, et nous travaillons très fort Ă faire en sorte que cette approche fasse partie intĂ©grante des pratiques de la FMSS.Ěý
Seeta Ramdass (SR) : Depuis que nous avons rejoint le Bureau RSEC, des membres de la FacultĂ©, dont des mĂ©decins effectuant leur rĂ©sidence en oncologie et de l’effectif professoral en sciences infirmières et en chirurgie, nous ont indiquĂ© vouloir en apprendre davantage au sujet des communautĂ©s mal desservies et sous-reprĂ©sentĂ©es, et mĂŞme souhaiter les rencontrer. Nous avons donc organisĂ© des rencontres et des Ă©changes directs avec des groupes très marginalisĂ©s et diversifiĂ©s, crĂ©ant ainsi des interactions constructives et informatives entre les patients et nos apprenants et apprenantes en soins de santĂ©.Ěý
Quel rĂ´le joue le Bureau RSEC au sein de la FMSS pour faciliter ces rapprochements et rendre notre travail plus inclusif?
µţ˛Ń : Le travail en Ă©quitĂ© et en engagement communautaire pour la responsabilitĂ© sociale n’appartient pas Ă une seule Ă©quipe : c’est un travail que nous devons tous et toutes faire. Il y a une tendance, très humaine, Ă se dire « Quelqu’un d’autre s’en occupe. » Mais ce n’est pas notre mandat. Nous sommes lĂ pour vous soutenir, pour vous parler des pratiques, des procĂ©dures et des politiques que vous pourriez instaurer au sein de votre unitĂ©. Mais nous ne sommes pas lĂ pour le faire Ă votre place; c’est la responsabilitĂ© de chacun et chacune de s’investir dans ce travail. Notre rĂ´le, au Bureau RSEC, est de vous aider dans votre parcours; mais ce voyage est le vĂ´tre, pas le nĂ´tre.Ěý
ł§¸é : Pour ĂŞtre en mesure d’appuyer nos collègues tout au long de leur parcours, l’ensemble de la FacultĂ© doit comprendre qu’il faut continuellement Ă©valuer et adapter nos façons de faire en rĂ©ponse Ă la perpĂ©tuelle Ă©volution du paysage communautaire. Une idĂ©e formidable il y a deux ans ne l’est plus aujourd’hui. Il y a un Ă©norme travail d’apprentissage et d’actualisation Ă maintenir en permanence.Ěý
OĂą se situe la FMSS Ă cet Ă©gard?
µţ˛Ń : Nous avons accompli d’énormes progrès, notamment en ce qui concerne la mission d’enseignement dans les diffĂ©rentes Ă©coles. C’est une Ă©tape très importante, car nous formons les prochaines gĂ©nĂ©rations de professionnels et professionnelles que les membres de la communautĂ© consulteront. Nous en sommes maintenant au point oĂą nous pouvons nous interroger sur les prochaines Ă©tapes. Nous avons commencĂ© en nous attaquant Ă la base, ce qui nous permet maintenant de viser un peu plus haut.Ěý
Ă€ votre avis, quelle est la prochaine Ă©tape?
µţ˛Ń : J’espère vraiment que nous sommes en mesure de nous conformer aux attentes des communautĂ©s Ă l’égard des professions de la santĂ© et des mĂ©thodes de recherche. Il y a toute une variĂ©tĂ© de recherches en cours Ă la FMSS, et certaines personnes pourraient croire que ces questions ne s’appliquent pas vraiment Ă elles. Je soutiens le contraire : les communautĂ©s et les patients que nous servons ont un rĂ´le Ă jouer, depuis la formulation de la question de recherche jusqu’à la diffusion des rĂ©sultats. Tout le processus de recherche doit s’imprĂ©gner d’un esprit de responsabilitĂ©, d’engagement et d’équitĂ© et nous tentons d’inscrire ce principe au sein mĂŞme de la très vaste mission de recherche de la FMSS.Ěý
ł§¸é : C’est ici que la FMSS peut jouer un rĂ´le de premier plan Ă l’échelle mondiale en faisant la promotion de l’équitĂ©, de la diversitĂ©, des pratiques socioculturelles sĂ©curisantes et inclusives en soins de santĂ© et de la recherche orientĂ©e par la communautĂ© du dĂ©but Ă la fin, en veillant Ă ce que les groupes particulièrement vulnĂ©rables gèrent eux-mĂŞmes toutes les donnĂ©es Ă leur sujet, dans un contexte sĂ»r et respectueux de leur culture.Ěý
Vous avez organisé votre première journée de réflexion facultaire en avril dernier. Pouvez-vous nous en parler un peu?
µţ˛Ń : Nous avons invitĂ© les collègues de la FMSS ayant dĂ©jĂ montrĂ© leur engagement pour la responsabilitĂ© sociale, l’action communautaire et l’équitĂ© Ă se rĂ©unir pour Ă©changer. Ce fut une journĂ©e de rĂ©flexion très productive, parce que nous avons abordĂ© des thèmes divers et nous avons pu entrevoir oĂą sont certains problèmes structurels. Nous avons ensuite organisĂ© un Ă©vĂ©nement similaire en juin, cette fois-ci destinĂ© aux Ă©tudiants et Ă©tudiantes qui ont montrĂ© un engagement pour ces mĂŞmes valeurs. L’exercice a Ă©tĂ© très rĂ©vĂ©lateur, nous permettant d’avoir un point de vue Ă©tudiant sur le travail rĂ©alisĂ© Ă la FMSS.Ěý
Qu’avez-vous appris?
µţ˛Ń : Les personnes prĂ©sentes ont soulignĂ© la difficultĂ© de travailler en partenariat avec les communautĂ©s, sur des questions très concrètes, tout en naviguant les procĂ©dures des ressources humaines et des finances. Il s’agit par exemple de transfĂ©rer des fonds Ă des groupes ou Ă des personnes qui pourraient participer aux processus de recherche, mais qui ne font pas officiellement partie de la communautĂ© universitaire, ou encore de l’embauche de personnes qui ne rĂ©pondent pas aux critères conventionnels.Ěý
Nous commençons Ă avoir des conversations productives sur les moyens de changer les choses. Il est Ă©videmment très important d’avoir des processus rigoureux en matière de finances et de ressources humaines, mais il faut aussi veiller Ă ce que ces processus soient inclusifs. Si nous encourageons les membres de la FMSS Ă collaborer avec les communautĂ©s durant leurs recherches et si nous invitons la population Ă faire part de ses expĂ©riences vĂ©cues Ă nos apprenants et apprenantes, nous devons Ă©galement veiller Ă ce que les personnes soient rĂ©munĂ©rĂ©es de manière adĂ©quate pour leur temps et leurs efforts.Ěý
Quelles sont les priorités du Bureau RSEC pour les mois et les années à venir?
µţ˛Ń : Nous avons quatre grandes prioritĂ©s. La première est d’éliminer tout ce qui pourrait rester du point de vue traitant la race comme une catĂ©gorie biologique. Ensuite, nous voulons nous assurer que nous comprenons les inĂ©galitĂ©s au sein des communautĂ©s que nous servons, que nous nouons des liens avec celles-ci et que ce sont elles qui mènent la danse. Troisièmement, nous nous attaquerons aux programmes de recherche et d’enseignement : quels buts visons-nous avec nos formations, en produisant des connaissances? Enfin, je pense que l’une des difficultĂ©s de la FMSS est la capacitĂ© de dĂ©finir les communautĂ©s que nous servons. Cette dĂ©finition est importante, car elle nous aide Ă canaliser notre attention.Ěý
ł§¸é : Notre grande prioritĂ© globale est de faire en sorte que la FMSS aide les cliniciens et cliniciennes Ă intĂ©grer des mesures de lutte contre les disparitĂ©s en santĂ© dans leurs processus dĂ©cisionnels, tout en adoptant des pratiques culturellement sĂ©curitaires et flexibles dans leurs recherches, leurs soins et leurs initiatives et approches Ă©ducatives.Ěý
Remarque de la rĂ©daction : Le forum sur la santĂ© communautaire « Black Experiences in Healthcare » a eu lieu le 17 janvier. Soyez Ă l’affĂ»t de l’édition du 9 fĂ©vrier du pour notre article sur cet Ă©vĂ©nement communautaire.Ěý