91ÉçÇø

Mark Wainberg, pionnier de la recherche sur le sida, meurt tragiquement en Floride

Mark Wainberg (1945-2017) était un pionnier de la recherche sur le VIH/sida et un fervent militant

L’Université 91ÉçÇø, l’Hôpital général juif et toutes les personnes engagées dans la lutte contre le sida dans le monde sont en deuil. Le 11 avril dernier, le Pr Mark A. Wainberg, un des militants et des chercheurs les plus en vue dans ce domaine, s’est noyé pendant ses vacances en Floride. Les travaux et les collaborations de ce chercheur sur le sida et le VIH ‒ on lui doit notamment la découverte du 3TC, un antirétroviral ‒ ont permis de sauver des millions de vies dans le monde entier.

Le Pr Wainberg était directeur de la recherche sur le sida à l’Institut Lady Davis de l’Hôpital général juif de Montréal, directeur du Centre sida 91ÉçÇø, et professeur de médecine ainsi que de microbiologie et d’immunologie.

En 2015, il a été intronisé au Temple de la renommée médicale canadienne pour avoir « révolutionné notre compréhension du VIH/sida tant sur le plan médical qu’épidémiologique et politique ».

Autorité reconnue mondialement dans le domaine de la recherche sur le VIH/sida, il était également un ardent défenseur du droit à l’accès aux médicaments contre le sida dans les pays en développement. Le Pr Wainberg était reconnu pour la découverte, en 1989, de l’antirétroviral 3TC, réalisée en collaboration avec BioChem Pharma, ainsi que pour ses multiples contributions dans le domaine de la résistance aux médicaments contre le sida, dont la découverte de nombreuses mutations du génome du VIH responsables de cette pharmacorésistance.

Le Dr David Eidelman, doyen de la Faculté de médecine et vice-principal (santé et affaires médicales), a rendu hommage au Pr Wainberg, le qualifiant de « champion mondial de la lutte contre le VIH/sida ».

« Mark Wainberg a changé la vie de millions de personnes grâce à ses recherches révolutionnaires et au rôle inestimable qu’il a joué à titre de militant. L’Université 91ÉçÇø et tous les membres de la Faculté de médecine pleurent la perte tragique de cet homme d’une grande humanité. Nous offrons nos plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches. Le monde a perdu un géant de la médecine, un mentor exceptionnel et un grand homme. » --Le Dr David Eidelman, doyen de la Faculté de médecine et vice-principal (santé et affaires médicales)

« Le Pr Wainberg était un véritable pionnier, tant dans son laboratoire que sur le terrain. Il n’avait pas peur d’exprimer sa pensée. Il a sauvé des millions de vies grâce à sa profonde empathie, à sa conscience sociale progressiste et à son brillant esprit scientifique. Tous les membres de la communauté mcgilloise se joignent à moi pour offrir nos plus sincères condoléances à la famille du Pr Wainberg ainsi qu’à ses amis, ses collègues de l’Institut Lady Davis et ses collaborateurs partout dans le monde. » --Suzanne Fortier, principale et vice-chancelière de l’Université 91ÉçÇø

Président de la Société internationale du sida de 1998 à 2000, Mark Wainberg a fait en sorte que la 13e Conférence internationale sur le sida se tienne à Durban, en Afrique du Sud. Cet événement d’envergure mondiale avait lieu pour la première fois dans un pays en développement, ce qui a permis d’attirer l’attention du monde entier sur les problèmes d’accès aux médicaments contre le sida.

Mark Wainberg était un fervent militant et un chercheur de renommée mondiale dans le domaine du sida. On le voit ici en 2006, lors de la Conférence internationale sur le sida, en compagnie de travailleurs de l’industrie du sexe qui manifestaient afin d’obtenir des moyens plus efficaces de se protéger contre l’infection par le VIH. Photo : Lise Beaudry

« Les médicaments sont merveilleux et de plus en plus efficaces. Ils ont permis de transformer une maladie mortelle en maladie chronique que l’on peut traiter », affirmait le Pr Wainberg en 2008, dans le cadre d’une entrevue accordée au magazine 91ÉçÇø News. « Malheureusement, la plupart des sidéens qui vivent dans des pays en développement n’ont pas accès à ces médicaments révolutionnaires. Je n’aurai de cesse que lorsque nous aurons gagné ce combat. »

« Oui, je suis un militant de la lutte contre le sida », avait-il affirmé lors d’une entrevue en 2000. « Le sida est en voie de devenir la principale cause de décès dans le monde, alors il est important que nous militions tous en faveur de la lutte contre cette maladie. »

Dans son laboratoire de l’Institut Lady Davis, Mark Wainberg menait des recherches de pointe visant à découvrir pourquoi certains sous-types du VIH deviennent résistants aux médicaments. Dans le cadre de ses plus récents travaux, il étudiait la possibilité que le VIH puisse ne pas acquérir de résistance à de nouveaux composés appelés inhibiteurs de l’intégrase, qui bloquent la réplication virale.

Mark Wainberg est né à Montréal en 1945. Après avoir obtenu un baccalauréat en sciences de l’Université 91ÉçÇø en 1966, puis un doctorat de l’Université Columbia en 1972, il a fait des études postdoctorales à la Faculté de médecine Hadassah de l’Université hébraïque de Jérusalem.

Le Pr Wainberg était membre de la Société royale du Canada, officier de l’Ordre du Canada, officier de l’Ordre national du Québec, membre honoraire du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada et chevalier de la Légion d’honneur de la France. Il a également siégé à de nombreux comités consultatifs internationaux prodiguant des conseils à des organismes tels que l’Organisation mondiale de la Santé.

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 vendredi, le 14 avril, 13h00

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