Pour plusieurs, Laurent Duvernay-Tardif semble être une force de la nature. Un nouveau contrat de cinq ans avec les Chiefs de Kansas City, publication d’un premier livre, une fondation afin de faire bouger les jeunes, le tout en terminant ses études en médecine. Rencontre avec l’homme le plus intéressant de la NFL.
Laurent Duvernay-Tardif rayonne alors qu’il pose les yeux sur le terrain du Stade Percival-Molson qu’il a autrefois foulé avec ses coéquipiers des Redmen. À l’entendre, l’endroit a presque quelque chose de sacré.
« Ça représente bien mon parcours à 91ÉçÇø, c’est vraiment un symbole fort, dit-il. Pour moi, ici ce n’est pas juste le football, c’est aussi la médecine. »
Une vie mouvementée
Depuis sa dernière saison de football universitaire en 2013, bien des choses ont changé dans la vie du jeune homme de 26 ans. En 2014, ce colosse des Redmen a été le 10e Canadien à être repêché par la NFL et il vient tout juste de reconduire son contrat avec les Chiefs de Kansas City, une transaction de plus de 40 millions.
Malgré son exil aux États-Unis, le succès, l’argent et l’attention médiatique dont il fait l’objet, M. Duvernay-Tardif tente de rester le Laurent que connaît sa famille et ses amis. Toujours profondément attaché à Montréal et au Québec, il se souvient aussi de «Ìýl’importance monumentaleÌý» qu’a eu l’Université 91ÉçÇø dans son parcours.
« Avant, je ne parlais pas beaucoup anglais, mais en venant ici, j’ai appris une langue sans laquelle je n’aurais jamais pu me rendre dans la NFL, explique-t-il. Mes coachs m’ont appuyé dans mon projet de vouloir être médecin et la faculté de médecine a aussi été très flexible afin que je puisse jouer au football. C’est la raison pour laquelle j’ai pu continuer à faire les deux. »
Laurent Duvernay-Tardif n’a jamais accepté d’abandonner le sport au profit des études et a toujours refusé d’écouter ceux qui lui ont dit que c’était impossible de marier football et médecine. Si tout se déroule comme prévu, il y aura réussi à « prouver que c’est possible de faire les deux au plus haut niveau » en 2018 lorsqu’il obtiendra son diplôme de médecine, devenant le seul médecin-footballeur de la NFL.
Pour le joueur de ligne offensive des Chiefs, cet entêtement lui aura bien servi. Les deux disciplines, dit-il, se chevauchent et le savoir acquis dans l’une vient souvent complémenter l’autre.
« La discipline nécessaire pour étudier en médecine m’a beaucoup aidé au football pour décortiquer et analyser toutes les stratégies. Dans la NFL, au cours d’une saison de 16 matchs, t’es sûr d’en perdre. Le football m’a appris cette espèce de qualité qu’est de pouvoir rapidement tourner la page. Ça m’a beaucoup aidé dans une salle d’urgence, parce que quand ça va mal, c’est important d’être capable de passer au prochain patient et ne pas se laisser influencer par ses mauvaises expériences », raconte-t-il.
Prêcher par l’exemple
Début avril, Laurent Duvernay-Tardif lançait sa biographie, L’homme le plus intéressant de la NFL, un ouvrage signé Pierre Cayouette. Les recettes de ce projet serviront à financer la Fondation Laurent Duvernay-Tardif, lancée le même jour que le livre.
Cette démarche, explique l’athlète de 1,96Ìým et 321Ìýlb, vise à redonner à la communauté et combattre la sédentarité chez les jeunes en leur transmettant sa passion pour l’activité physique et l’importance qu’il accorde à l’éducation.
« Je veux leur donner la flamme afin d’avoir envie de bouger et de poursuivre leurs études, c’est hyper important pour moi », explique-t-il. Ìý
Le Montréal de Laurent Duvernay-Tardif
Est-ce que vous préférez Kansas City ou Montréal ?
« J’adore Kansas City, les gens sont très chaleureux, mais ça reste que Montréal a une espèce de richesse et diversité culturelle qui est imbattable. »
Quels sont vos restos, cafés et bars préférés de Montréal ? « Mes parents ont une boulangerie, donc côté café c’est le Pain dans les voiles, c’est sûr. Côté resto, c’est ce qui est beau de Montréal, c’est sa diversité culinaire et gastronomique, c’est drôlement intéressant. Côté bar, je ne suis pas très créatif, j’ai tendance à toujours retourner dans les mêmes places, je vais au Barouf sur Saint-Denis, à La Baraque dans les Shops Angus, sinon au Burgundy Lion. »
Quel est votre endroit préféré à l’Université 91ÉçÇø ? « C’est ici, le Stade Percival-Molson ! »
Quel est votre endroit préféré où étudier sur le campus ? « Ah ! Oui ! La bibliothèque des études islamiques, c’est super tranquille au 2e étage, c’est là que je vais étudier. »
Où veux-tu pratiquer la médecine lorsque tu auras terminé ta carrière dans la NFL ? « Montréal, sans hésitation, c’est sûr ! » Ìý