91ÉçÇű

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Aux quatre coins du monde, les peuples autochtones beaucoup plus touchés par la pollution

Ils agissent toutefois pour en limiter l’ampleur et militent en faveur du changement
Image par Joan de la Malla.
±ÊłÜČú±ôŸ±Ă©: 19 May 2020

Les peuples autochtones du monde entier subissent de maniĂšre disproportionnĂ©e les consĂ©quences de la pollution. Une Ă©quipe de recherche dirigĂ©e par l’UniversitĂ© d’Helsinki Ă  laquelle l’UniversitĂ© 91ÉçÇű a participĂ©, a fait l’étude de prĂšs de 700 articles portant sur diffĂ©rentes disciplines et rĂ©gions du monde, laquelle lui a permis de dĂ©gager les principaux facteurs Ă  l’origine du problĂšme. Au nombre des causes relevĂ©es figurent la dĂ©pendance des peuples autochtones aux pratiques traditionnelles de chasse, de pĂȘche et de cueillette de baies dans les zones oĂč le sol, l’eau, la faune et flore sont polluĂ©s; la prĂ©sence disproportionnĂ©e d’infrastructures polluantes – telles que des mines et des pipelines – dans leurs communautĂ©s; la qualitĂ© mĂ©diocre de l’eau Ă  laquelle ils ont accĂšs; et le faible soutien gouvernemental dont ils bĂ©nĂ©ficient. L’étude suggĂšre nĂ©anmoins que les peuples autochtones contribuent Ă©galement Ă  limiter la pollution de diffĂ©rentes maniĂšres, notamment en surveillant l’environnement, en rĂ©clamant la mise en Ɠuvre de politiques mondiales, ainsi que par l’entremise des batailles juridiques qu’ils intentent et de la rĂ©sistance locale qu’ils mĂšnent face aux activitĂ©s polluantes.

« Dans le fond, il s’agit d’une question de droits de la personne. Nous avons tous le droit de respirer de l’air pur et de boire de l’eau propre et de manger des aliments sains. Malheureusement, aux quatre coins du monde, des millions d’Autochtones sont privĂ©s de ce droit, indique Niladri Basu du DĂ©partement des sciences des ressources naturelles et de l’École de nutrition humaine, l’un des auteurs de l’étude qui a Ă©tĂ© rĂ©cemment publiĂ©e dans la revue . En impliquant davantage les peuples autochtones dans les dĂ©cisions liĂ©es Ă  l’environnement, nous pourrions tenir compte de leurs valeurs sociales, spirituelles et coutumiĂšres dans l’évaluation de la qualitĂ© de l’environnement et de la santĂ© des Ă©cosystĂšmes. »

« La littĂ©rature Ă©tudiĂ©e dĂ©montre clairement que la plupart des peuples autochtones sont lourdement impactĂ©s par les activitĂ©s polluantes en raison de leur exposition et de leur vulnĂ©rabilitĂ©, et qu’une part importante de cette pollution s’inscrit dans le cadre de comportements colonialistes, explique le Pr Álvaro FernĂĄndez‑Llamazares, de la FacultĂ© des sciences biologiques et de l’environnement de l’UniversitĂ© d’Helsinki, qui a dirigĂ© l’étude. Toutefois, nous observons Ă©galement un peu partout dans le monde que les Autochtones mettent au point des stratĂ©gies innovantes afin de limiter, de rĂ©duire ou d’arrĂȘter la pollution et s’opposent en amont de nouveaux projets pollueurs. Les exemples de collaboration rĂ©ussie entre Autochtones et scientifiques pour mobiliser la communautĂ© internationale au nom de la dĂ©fense de la justice environnementale foisonnent et me laissent admiratif. »

Données clés :

  • À l’échelle mondiale, le nombre d’Autochtones atteints de problĂšmes de santĂ© liĂ©s Ă  la pollution – tels que certains cancers, des maladies respiratoires, un taux Ă©levĂ© de fausses couches, des maladies rĂ©nales – est en augmentation.
  • De nombreuses infrastructures polluantes, notamment des mines, des pipelines ou des incinĂ©rateurs de dĂ©chets, se trouvaient auparavant sur des territoires autochtones. Dans l’ensemble, en raison de la contamination de l’eau, les Autochtones d’AmĂ©rique ont Ă©tĂ© plus exposĂ©s aux dĂ©chets miniers que le reste de la population. Plus de 600 000 Autochtones de l’ouest des États-Unis vivraient Ă  moins de dix kilomĂštres d’une mine abandonnĂ©e, et seraient donc plus Ă  risque d’ĂȘtre exposĂ©s Ă  plusieurs polluants.
  • La qualitĂ© et le niveau d’assainissement de l’eau sur les territoires autochtones sont gĂ©nĂ©ralement bien infĂ©rieurs Ă  ceux des autres rĂ©gions, et ce, mĂȘme lorsque les communautĂ©s ont accĂšs Ă  de l’eau traitĂ©e ou courante. De fait, 20 % des avis concernant l’eau potable Ă©mis au Canada concernent les communautĂ©s autochtones, qui ne reprĂ©sentent que 5 % de la population du pays.
  • Pour certains peuples autochtones, les bienfaits culturels de la consommation d’aliments potentiellement contaminĂ©s issus de la pĂȘche, de la chasse ou de la cueillette et de l’attachement aux terres ancestrales seraient tels qu’ils sont prĂȘts Ă  prendre des risques pour leur santĂ©. Par exemple, de nombreux membres de la PremiĂšre nation Aamjiwnaang de l’Ontario, dont le territoire est situĂ© au cƓur du plus grand complexe d’usines pĂ©trochimiques du Canada, ont affirmĂ© Ă  plusieurs reprises qu’ils ne quitteraient jamais leurs terres ancestrales, malgrĂ© les prĂ©occupations liĂ©es au taux Ă©levĂ© de cancer et de maladie respiratoire dont ils sont atteints.
  • La marginalisation des peuples autochtones et leur Ă©loignement des instances dĂ©cisionnelles ainsi que des organismes de gestion de l’environnement rĂ©duisent souvent leur capacitĂ© Ă  dĂ©fendre leurs intĂ©rĂȘts en matiĂšre de protection de l’environnement et Ă  bĂ©nĂ©ficier de la protection offerte par les lois nationales de lutte contre la pollution.
  • Les peuples autochtones du monde entier mettent au point des stratĂ©gies innovantes afin de limiter la pollution ou de la brider dĂšs le dĂ©part, et participent Ă  des actions de rĂ©sistance, qui prennent la forme de manifestations, de campements de rĂ©sistance culturelle, d’appels Ă  l’action politique, d’occupations d’infrastructures liĂ©es aux ressources (telles que des pipelines ou des sites d’enfouissement) et de ±è°ùŽÇłŠĂšČő Ă  l’encontre des pollueurs pour obtenir des dĂ©dommagements.
  • Dans certains cas, les activitĂ©s des peuples autochtones ont empĂȘchĂ© certaines industries polluantes de s’installer sur leurs territoires. Cependant, ces campagnes n’ont pas toujours comme seul objet la lutte contre la pollution, mais Ă©galement la revendication de droits fonciers, de souverainetĂ© et de justice.

łąâ€™a°ùłÙŸ±łŠ±ô±đ « A State-of-the-Art Review of Indigenous Peoples and Environmental Pollution », de Á. FernĂĄndez‑Llamazares, M. Garteizgoeascoa, N. Basu, E. S. Brondizio, M. Cabeza, J. M. MartĂ­nez‑Alier, P. McElwee, V. Reyes‑GarcĂ­a (2020), a Ă©tĂ© publiĂ© dans la revue . doi :


L’étude a Ă©tĂ© financĂ©e par l’AcadĂ©mie de Finlande, la Fondation Kone et la Fondation BBVA.

L’UniversitĂ© 91ÉçÇű

FondĂ©e en 1821 Ă  MontrĂ©al, au QuĂ©bec, l’UniversitĂ© 91ÉçÇű figure au premier rang des universitĂ©s canadiennes offrant des programmes de mĂ©decine et de doctorat. AnnĂ©e aprĂšs annĂ©e, elle se classe parmi les meilleures universitĂ©s au Canada et dans le monde. Établissement d’enseignement supĂ©rieur renommĂ© partout dans le monde, l’UniversitĂ© 91ÉçÇű exerce ses activitĂ©s de recherche dans deux campus, 11 facultĂ©s et 13 Ă©coles professionnelles; elle compte 300 programmes d’études et au-delĂ  de 40 000 Ă©tudiants, dont plus de 10 200 aux cycles supĂ©rieurs. Elle accueille des Ă©tudiants originaires de plus de 150 pays, ses 12 800 Ă©tudiants internationaux reprĂ©sentant 31 % de sa population Ă©tudiante. Au-delĂ  de la moitiĂ© des Ă©tudiants de l’UniversitĂ© 91ÉçÇű ont une langue maternelle autre que l’anglais, et environ 19 % sont francophones.

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