Des produits dérivés de plantes présentent un potentiel comme agents thérapeutiques à double action contre le neuropaludisme expérimental
Le paludisme, ou malaria, est une maladie potentiellement mortelle le plus souvent causée par un parasite du genre Plasmodium, qui pénètre dans la circulation sanguine à la suite d’une piqûre d’un moustique porteur. La maladie représente une grave menace pour la santé à l’échelle mondiale, avec 200 à 300 millions de cas chaque année et 445 000 décès en 2016.
Les femmes enceintes et les enfants étant les plus vulnérables à l’infection, les complications comme l’anémie et le neuropaludisme, la plus grave complication neurologique de la maladie, sont responsables d’environ 25 % du taux de mortalité infantile dans certaines régions de l’Afrique.
Alors que les médicaments antipaludiques permettent de traiter le paludisme clinique non compliqué, les options de traitement contre le neuropaludisme sont rares et peu efficaces, un problème aggravé par l’émergence de la résistance des parasites.
Une Ă©tude rĂ©cente d’une Ă©quipe de chercheurs de l’UniversitĂ© 91ÉçÇř dirigĂ©e par le Pr Philippe Gros, professeur au DĂ©partement de biochimie et vice-doyen exĂ©cutif, Sciences de la vie, ainsi que le Pr Jerry Pelletier, du DĂ©partement de biochimie, rĂ©vèle que les rocaglates, une classe de produits dĂ©rivĂ©e de plantes du genre Aglaia, bloquent la rĂ©plication des parasites aux stades hĂ©matologiques chez plusieurs modèles murins ainsi que dans des globules rouges humains infectĂ©s.
Fait important, les chercheurs ont démontré que les rocaglates inhibent la neuro-inflammation et augmentent le taux de survie, y compris en présence d’isolats pharmacorésistants, ce qui indique que cette classe de produits présente un fort potentiel d’utilisation thérapeutique dans les cas de paludisme compliqué chez les humains.
L’article “Rocaglates as dual-targeting agents for experimental cerebral malaria” a été publié dans PNAS le 19 février 2018.