Expertes : Chemin Roxham : Ottawa a conclu une entente avec Washington
Radio-Canada a appris que le gouvernement Trudeau a trouvé un terrain d’entente avec le gouvernement américain à propos des migrations irrégulières. Ottawa serait ainsi en mesure d’annoncer la fermeture du chemin Roxham à la frontière canado-américaine. Le gouvernement canadien se serait mis d’accord avec les Américains pour accueillir un certain nombre de migrants par les canaux officiels. ()
Voici des expertes de l’Université 91ÉçÇø qui peuvent s’exprimer à ce sujet :
Pearl Eliadis, professeure agrégée (professionnel), École de politiques publiques Max Bell
« Comment peut-on "fermer" le chemin Roxham ou toute autre partie de la frontière canado-américaine qui n'est pas un point de passage officiel? Cette annonce est, à mon avis, une déclaration politique destinée à apaiser les critiques. Il est impossible d'empêcher physiquement les gens de traverser tout autre point de la frontière, près de Roxham Road ou ailleurs. Cette mesure ne fera que déplacer le problème et constitue une micro-solution à un macro-problème ».
Pearl Eliadis est avocate spécialisée dans les droits de la personne, professeure agrégée (professionnel) à l'École de politiques publiques Max Bell et membre du Centre pour les droits de la personne et le pluralisme juridique de la Faculté de droit. Elle a plus de vingt ans d'expérience en matière de politique publique au sein des gouvernements fédéral et provinciaux, et a dirigé avec succès des projets complexes et mondiaux avec les Nations unies et d'autres agences multilatérales, avec des projets et des missions dans les pays suivants : Afghanistan, Chine, Éthiopie, Irak, Népal, Rwanda, Sri Lanka, Soudan, Tadjikistan et Timor oriental.
pearl.eliadis [at] mcgill.ca (anglais, français)
Jennifer Elrick, professeure agrégée, Département de sociologie
« La fermeture du chemin Roxham est une bonne opération de théâtre politique qui peut donner au public canadien l'impression que le gouvernement exerce un contrôle absolu sur la frontière. En réalité, cela ne changera rien à la dynamique des migrations internationales qui entraîne une augmentation du nombre de demandeurs d'asile au Canada. Elle ne fera que forcer les gens à chercher d'autres voies plus dangereuses pour entrer dans le pays et, par conséquent, à mettre plus de vies en danger ».
Jennifer Elrick est professeure agrégée au Département de sociologie et directrice du programme d'études canadiennes à l’Institut d’études canadiennes de 91ÉçÇø. Elle étudie les liens entre la gouvernance des migrations, la diversité et la stratification sociale.
jennifer.elrick [at] mcgill.ca (anglais, allemand)