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Les microplastiques nuisent à la ²õ²¹²Ô³Ùé intestinale

La pollution par les microplastiques modifie le microbiome intestinal de certains oiseaux marins, et les êtres humains devraient s’en méfier également.
Cory´s Shearwaters foraging south of the island of Pico, Azores archipelago, Portugal. Credit: Christopher Pham / Puffin cendré à la recherche de nourriture au sud de l’île de Pico, dans l’archipel des Açores, au Portugal. Photo : Christopher Pham
Image par Christopher Pham.
Northern fulmars attend their nest on the eroding rock face of Prince Leopold Island, Nunavut. Credit: Mark Mallory / Les fulmars boréaux surveillent leur nid sur une paroi rocheuse érodée de l’île Prince Léopold, au Nunavut. Photo : Mark Mallory
Northern fulmars in Arctic Canada return to their colonies in early May, often when nests are still snow-covered, and go through ritualized pair-bonding with their lifelong mates. Credit: Mark Mallory / Les fulmars boréaux de l’Arctique canadien retournent dans leurs colonies au début de mai, quand les nids sont souvent encore couverts de neige, et se livrent à un rituel de couple avec leur partenaire de vie. Photo : Mark Mallory
±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 18 May 2023

Les scientifiques craignent depuis des années les effets néfastes possibles des microplastiques. Ces minuscules morceaux de plastique de moins de 5 mm sont présents partout : des profondeurs des océans aux régions éloignées de l’Antarctique, en passant par les fruits de mer que nous consommons. Mais sont-ils vraiment dangereux?

Une équipe internationale composée notamment de scientifiques de l’Université 91ÉçÇø a constaté que les microplastiques présents dans le tube digestif des oiseaux de mer altéraient le microbiome intestinal : ils augmentent le nombre d’agents pathogènes et de microbes résistants aux antibiotiques, et réduisent la quantité de bactéries bénéfiques dans les intestins.

« Nos observations ont été faites chez des animaux en milieu naturel. Comme nous absorbons des microplastiques présents dans notre environnement et dans notre nourriture, cette étude devrait toutefois nous servir d’avertissement », affirment les auteurs.

« Le microbiome intestinal renferme tous les microbes de l’appareil gastro-intestinal; il participe à la digestion des aliments, au bon fonctionnement du système immunitaire et du système nerveux central ainsi qu’à d’autres processus. Il s’agit d’un important indicateur de ²õ²¹²Ô³Ùé et de bien-être », explique Julia Baak, coautrice de l’étude et doctorante au Département des sciences des ressources naturelles de l’Université 91ÉçÇø.

Afin de mieux comprendre comment les espèces sont affectées par une alimentation fréquemment contaminée par des microplastiques, les scientifiques ont étudié le microbiome intestinal de deux espèces d’oiseaux marins : le fulmar boréal (Fulmarus glacialis) et le puffin cendré (Calonectris borealis), qui vivent principalement en haute mer et se nourrissent de mollusques, de crustacés et de poisson.

« Jusqu’à maintenant, on s’était peu intéressé aux effets potentiellement néfastes des microplastiques présents dans le milieu naturel sur la ²õ²¹²Ô³Ùé du microbiome intestinal des espèces exposées », explique Gloria Fackelmann, qui a dirigé l’étude dans le cadre de sa thèse doctorale à l’institut d’écologie évolutive et de génomique de la conservation (Institute of Evolutionary Ecology and Conservation Genomics) de l’Université d’Ulm, en Allemagne.

En étudiant les oiseaux de mer, l’équipe de recherche a découvert que l’ingestion de microplastiques avait transformé la population microbienne de l’ensemble du système gastro-intestinal des deux espèces. « Plus on trouve de microplastiques dans l’intestin, moins on y détecte de bactéries commensales. Or ces bactéries apportent à leur hôte des nutriments essentiels et l’aident à se défendre contre les agents pathogènes opportunistes. La perturbation de l’équilibre microbien peut nuire à de nombreux processus liés à la ²õ²¹²Ô³Ùé et provoquer des maladies chez l’hôte », soutient la doctorante.

Selon l’équipe de recherche, la plupart des études s’intéressant à l’effet des microplastiques sur le microbiome sont réalisées en laboratoire au moyen de concentrations très élevées de microplastiques. « En étudiant les animaux à l’état sauvage, nous observons que des changements peuvent se produire dans le microbiome à de plus faibles concentrations, comme celles que l’on trouve en milieu naturel », fait remarquer la scientifique.

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L’article « », par Gloria Fackelmann, Christopher Pham, Yasmina Rodríguez, Mark Mallory, Jennifer Provencher, Julia Baak et Simone Sommer, a été publié dans Nature Ecology & Evolution.


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