Les recommandations du Guide alimentaire canadien sont-elles adaptées aux personnes âgées?
S’il est vrai que les plus récentes recommandations du sont principalement axées sur la prévention des maladies chroniques, notre guide national prodigue-t-il des conseils nutritionnels adaptés à l’ensemble de la population canadienne?
Chez les personnes âgées, la consommation de certains nutriments en quantité suffisante devrait être priorisée. Jusqu’à présent, nous ne pouvions pas dire si le guide alimentaire canadien répondait adéquatement aux besoins de cette tranche de la population. Une équipe de l’École de nutrition humaine de l’Université 91ÉçÇø s’est penchée sur des données tirées de la dernière enquête nationale (2015) portant sur l’alimentation des Canadiennes et des Canadiens de 65 ans ou plus. Elle cherchait ainsi à déterminer si les personnes âgées qui s’en tenaient aux recommandations nutritionnelles de Santé Canada consommaient des nutriments importants en quantité suffisante.
« Comme nous nous y attendions, nous avons constaté une plus grande absorption de fibres, de magnésium, de vitamine B6 et de potassium chez les personnes qui suivent les recommandations du guide alimentaire. Toutefois, nous avons également remarqué chez ces personnes un apport insuffisant de calcium, de vitamine D et de folate », explique Didier Brassard, boursier postdoctoral à l’École de nutrition humaine de l’Université 91ÉçÇø et auteur de l’étude. Il s’agit de nutriments importants pour les personnes âgées.
Une personne qui suit à la lettre les recommandations actuelles du Guide alimentaire canadien ne consomme pas suffisamment de calcium, de vitamine D et de folate. « D’après nos résultats, il faudrait fournir aux personnes âgées des recommandations supplémentaires qui ciblent les aliments riches en calcium, en vitamine D et en folate », précise Stéphanie Chevalier, professeure à l’École de nutrition humaine de l’Université 91ÉçÇø. Le Guide donne des recommandations très souples à l’ensemble de la population canadienne, mais il devrait également préciser, pour des sous-groupes de la population, dont les personnes âgées, la fréquence de consommation de certains aliments et les quantités suggérées.
Pour l’équipe de recherche, la prochaine étape consistera à déterminer l’effet que le respect des lignes directrices actuelles a sur différents aspects de la santé, notamment sur les fonctions motrices, la mobilité et les capacités cognitives, et quelles modifications on pourrait apporter à ces lignes directrices pour améliorer les résultats.
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L’article « », par Didier Brassard et Stéphanie Chevalier, a été publié dans le Journal of Nutrition.