Atia Amin, doctorante au laboratoire Langlais du DĂ©partement de gĂ©nĂ©tique humaine et stagiaire Ă l’Institut de mĂ©decine gĂ©nomique Victor Phillip Dahdaleh, est une crĂ©atrice de changement en herbe qui ne semble jamais ĂŞtre Ă court d’énergie. En 2022, elle a remportĂ© le prix Choix du public lors des concours et de la 3MT (thèses de trois minutes) ainsi qu’une bourse Vanier, en plus de faire partie de la plus rĂ©cente liste des laurĂ©ats et laurĂ©ates des prix d’excellente du DĂ©partement de gĂ©nĂ©tique humaine.Ěý
« Atia est un modèle Ă suivre pour tout le corps Ă©tudiant des cycles supĂ©rieurs », avance David Langlais, Ph. D., professeur adjoint au DĂ©partement de gĂ©nĂ©tique humaine, membre associĂ© du DĂ©partement de microbiologie et d’immunologie de l’École des sciences biomĂ©dicales et superviseur d’Atia. « Elle prouve qu’il n’y a pas de limites lorsqu’on travaille avec ardeur et persĂ©vĂ©rance et que l’on s’ouvre Ă apprendre de nos pairs et de nos collègues. »Ěý
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IntĂ©rĂŞts de rechercheĚý
Originaire du Bangladesh, Atia a complĂ©tĂ© une maĂ®trise en biologie molĂ©culaire Ă la University of South Dakota avant de s’installer Ă MontrĂ©al en 2019, oĂą elle est devenue assistante de recherche au laboratoire de bioinformatique de l’UniversitĂ© du QuĂ©bec Ă MontrĂ©al (UQAM). C’est durant son passage Ă l’UQAM qu’Atia est passĂ©e du laboratoire expĂ©rimental au laboratoire informatique et c’est Ă 91ÉçÇř, en 2020, qu’elle a entamĂ© ses Ă©tudes doctorales, durant lesquelles elle combine ses intĂ©rĂŞts pour la biologie molĂ©culaire et la gĂ©nomique informatique pour Ă©tudier les pharmacothĂ©rapies contre les maladies tropicales.Ěý
Sous la supervision du Pr Langlais (Ă©galement chercheur principal Ă l’Institut de mĂ©decine gĂ©nomique Victor Phillip Dahdaleh), Atia s’est penchĂ©e sur la leishmaniose, une maladie parasitaire qui se propage principalement dans les rĂ©gions tropicales et subtropicales (telles que le Bangladesh natal d’Atia) par les piqĂ»res de phlĂ©botomes. MalgrĂ© la gravitĂ© de la maladie, qui peut entraĂ®ner des symptĂ´mes graves tels que des lĂ©sions organiques et mĂŞme le dĂ©cès, la leishmaniose touche surtout des pays en dĂ©veloppement et fait par consĂ©quent l’objet de peu d’études – ce qu’Atia a bien l’intention de changer.Ěý
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Médicaments dirigés contre les maladies peu étudiées
La leishmaniose est une maladie difficile Ă traiter, surtout en raison de la rapiditĂ© avec laquelle la rĂ©sistance aux mĂ©dicaments se propage. Les mĂ©dicaments de chimiothĂ©rapie, dispendieux, constituent la seule option thĂ©rapeutique valable Ă l’heure actuelle.Ěý
« Avec les changements climatiques, les maladies Ă vecteur deviendront une menace importante au Canada aussi. Il faut s’y prĂ©parer, explique le Pr Langlais. Par ailleurs, il faut souligner le danger que reprĂ©sente dĂ©jĂ la rĂ©sistance antimicrobienne, un problème croissant Ă l’intĂ©rieur de notre système de santĂ©. Les travaux d’Atia s’inscrivent dans les efforts de 91ÉçÇř dans la lutte contre les maladies infectieuses et dans la recherche en gĂ©nomique. »Ěý
Atia se concentre sur la caractĂ©risation des mĂ©canismes sous-jacents Ă la rĂ©sistance aux mĂ©dicaments, de manière Ă ce que les futurs traitements soient en mesure de les perturber et ainsi de mettre un frein Ă la propagation de la leishmaniose.Ěý
Ses recherches ont menĂ© Ă la caractĂ©risation d’un mĂ©canisme de propagation, auparavant inconnu, qui repose sur la libĂ©ration de vĂ©sicules extracellulaires. « Ce sont des sortes de bulles produites par le parasite, explique-t-elle. En comparant le contenu gĂ©nĂ©tique des exosomes produits par les variĂ©tĂ©s avec et sans rĂ©sistance mĂ©dicamenteuse, nous avons rĂ©ussi Ă caractĂ©riser un biomarqueur dont la prĂ©valence est Ă©levĂ©e chez les parasites rĂ©sistants. » Le biomarqueur en question est un gène codant la synthèse d’une protĂ©ine intervenant dans la rĂ©sistance mĂ©dicamenteuse, que les parasites rĂ©sistants sont capables de transfĂ©rer aux parasites sans rĂ©sistance.Ěý
Cette dĂ©couverte aura un effet majeur sur la dĂ©tection et le traitement de la leishmaniose et pourrait mener Ă des avancĂ©es dĂ©cisives dans le traitement du cancer. C’est grâce Ă cette percĂ©e qu’Atia, des collègues du laboratoire du Pr Langlais et d’autres scientifiques de l’UniversitĂ© de MontrĂ©al ont Ă©tĂ© mentionnĂ©s dans la liste des de la revue QuĂ©bec Science.Ěý
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Future actrice du changementĚý
En pointant vers une diapositive montrant une jeune patiente atteinte de leishmaniose, Atia a rĂ©ussi Ă expliquer, en trois minutes persuasives, pourquoi il faut accorder plus d’attention Ă cette maladie et accroĂ®tre le financement de la recherche. Cette prĂ©sentation lui a mĂ©ritĂ© le prix Choix du public lors du concours ˛Ô´Ç°ů»ĺ-˛ąłľĂ©°ůľ±ł¦˛ąľ±˛Ô de la 3MT, qui a eu lieu Ă San Francisco le 10 dĂ©cembre 2022.Ěý
Atia a par ailleurs reçu, entre autres rĂ©compenses, une bourse Vanier 2022. Elle souligne que ces marques de reconnaissance lui donnent la confiance nĂ©cessaire pour poursuivre sa carrière. Qu’il s’agisse d’entreprendre des Ă©tudes loin de chez elle ou de passer d’une discipline Ă l’autre, ses succès sont le fruit d’un travail acharnĂ© et d’une grande tĂ©nacitĂ©. C’est toutefois sa passion pour la recherche et sa ferme volontĂ© de participer au changement qui la poussent constamment vers l’avant. « Mes travaux Ă venir incluront des maladies transmises par les insectes que l’on trouve en AmĂ©rique du Nord, comme la maladie de Lyme ou d’autres types de maladies transmises par les tiques, annonce Atia. Les maladies telles que la leishmaniose et la maladie de Lyme mĂ©ritent qu’on leur donne plus d’attention; en plus de poursuivre mes recherches, je continuerai de sensibiliser le public. »Ěý
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Liens connexesĚý
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Image du haut
CrĂ©dits :ĚýAssociation canadienne pour les Ă©tudes supĂ©rieures (ACES)